Parole d’entrepreneurs, qu’est ce que c’est ?

Parole d’entrepreneurs c’est une série d’articles de partage d’expérience. Suivez les aventures de créateurs d’entreprises dans tous les secteurs d’activité, vivez leurs joies, leurs peines, leurs petites difficultés et leurs grandes réussites !

Aujourd’hui : Stéphane

Garagiste et carrossier à Ollioules, une petite commune située à côté de Toulon dans le Sud-Est de la France, Stéphane, 57 ans, nous raconte son parcours d’entrepreneur. Ce dernier a débuté il y maintenant 20 ans avec la création de son entreprise de mécanique et carrosserie en 2002. Véritable passionné d’automobile, l’entrepreneuriat était pour lui la solution pour faire son métier comme il l’entendait. Son garage propose aujourd’hui des prestations courantes de révision et vidanges par exemple mais également de la carrosserie avec la reprise de voiture accidentées et de la peinture avec un équipement en cabine de peinture.

L’envie d’entreprendre…

L’envie d’entreprendre est, pour Stéphane, essentiellement une envie de bien faire son métier. Bien au-delà des ambitions entrepreneuriales de liberté, d’accomplissement ou encore de richesse souvent mises en avant, il s’agissait dans son cas uniquement d’une volonté de faire son métier comme il l’entendait : 

« Si on reprend du début, moi j’ai plus ou moins toujours su que je voulais faire un métier manuel, déjà parce que l’école c’était clairement pas pour moi et ensuite parce que mon père était à son compte en tant que maçon et on a toujours eu dans notre entourage des artisans. Progressivement je me suis orienté vers la mécanique, j’ai arrêté l’école à 14 ans et j’ai eu mon CAP mécanique puis un BAC pro avec une spécialité peinture. 

J’ai commencé par bosser dans des grands garages de marques très connues mais ça ne m’allait pas. J’étais vraiment passionné par la mécanique et là je me sentais pas vraiment épanoui, je ne faisais majoritairement que des révisions et des vidanges donc ça ne me plaisait pas. Je suis passé ensuite dans d’autres garages indépendants où j’avais beaucoup plus de choses à faire et où j’ai vraiment appris le métier. Après très honnêtement je suis resté longtemps dans cette situation, je bossais au garage, je me faisais plaisir sur mes propres voitures ou des voitures de copains, je me suis lancé dans les rallyes et toutes les réparations que ça implique sur la voiture après les spéciales (rires) mais à cette période je ne me sentais pas de monter ma boite, ça ne m’avait absolument pas traversé l’esprit et surtout que je ne savais faire rien d’autre que de la mécanique donc tout l’administratif me faisait très peur. C’est seulement de nombreuses années plus tard, quand j’ai rencontré ma femme, qui elle avait fait des études, qu’on a eu l’idée de monter la société ensemble avec une répartition plutôt avantageuse pour moi : moi je répare les voiture et Julie fait tout le reste ! »

Une erreur de débutant ?

La passion pour son métier a conduit Stéphane à se lancer dans l’entrepreneuriat un petit peu par hasard. Cependant l’expérience d’entrepreneur est loin d’être un long fleuve tranquille. Au-delà du savoir-faire technique et de l’expertise métier, de nombreuses autres compétences, souvent sous estimées sont nécessaires. Stéphane nous raconte : 

« Je pense que l’erreur que j’ai faite au début a été de penser que parce que je bossais bien tout suivrait. Mais en réalité c’est plus compliqué que ça. On passe au début beaucoup plus de temps à s’organiser, faire les papiers, vérifier les autorisations, mettre en place des processus pour les factures, le classement des documents et vérifier que tout est en règle plutôt qu’à faire vraiment notre travail. Très rapidement avec Julie on a compris qu’on n’y arriverait pas tout seuls. On a trouvé un expert-comptable que des amis nous avait conseillé et il nous a pas mal aidé sur le côté administratif. Après quand on s’installe à un endroit il faut aussi faire sa place. Déjà au niveau des clients en essayant de se créer une bonne réputation. On est dans un tout petit village donc ça peut aller très vite dans les deux sens. Une personne qui n’est pas satisfaite et la réputation peut être terminée. Et aussi auprès des fournisseurs. Au début on s’est trompés dans les fournisseurs de peinture par exemple. On s’est rendus compte que la qualité n’était pas celle qu’on attendait et surtout qu’on payait beaucoup plus cher que d’autres garages. Mais ça on ne s’en est rendus compte qu’au bout d’un certain temps quand on a commencé à connaître du monde et à se faire des copains qui eux aussi avaient leur garage. J’ai l’impression qu’il faut beaucoup de patience, on sait qu’on fera des erreurs et c’est quasiment inévitable mais si on est bien entouré et qu’on est sérieux dans notre métier il n’y a pas de raison que ça ne marche pas. Surtout pour les garages en campagnes, en réalité l’emplacement ne compte pas tellement, il nous faut juste de la place pour travailler et une bonne accessibilité par la route. La clientèle elle se fait ensuite par du bouche à oreille plus que par de la visibilité grâce à l’emplacement. »

Et dans la vie personnelle

Un travail bien sûr, mais surtout une aventure. On pourrait résumer l’entrepreneuriat à cela. Bien au-delà d’un travail il s’agit souvent d’une décision qui change le quotidien des entrepreneurs et de leur famille, une aventure dans laquelle tout le monde se retrouve embarquée :

« Maintenant pour nous le garage c’est vraiment notre vie. Notre fils a fait des études de mécanique et il travaille avec nous. C’est une histoire de famille avant tout et la suite logique c’est qu’il reprenne le garage quand on aura décidé d’arrêter. Après très honnêtement, on ne se voit pas arrêter ni faire autre chose. Avec le recul ça a été une des meilleures décisions que j’ai prise. Aujourd’hui on est stables financièrement, on travaille en famille, on a des clients qui sont devenus fidèles et je pense qu’on est heureux de cette situation. »

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