Parole d’entrepreneurs, qu’est ce que c’est ?

Parole d’entrepreneurs c’est une série d’articles de partage d’expérience. Suivez les aventures de créateurs d’entreprises dans tous les secteurs d’activité, vivez leurs joies, leurs peines, leurs petites difficultés et leurs grandes réussites !

Aujourd’hui : Valentin

Entrepreneur aux multiples visages et multiples projets, Valentin est aujourd’hui à la tête d’un bar situé à Saint Maur des Fossés, dans le Val de Marne en région parisienne. Ce bar amical et fort sympathique a ouvert en septembre 2022, l’opportunité pour Valentin de nous faire part de ses tous premiers pas.

L’envie d’entreprendre…

Pour Valentin, l’entrepreneuriat est une question d’opportunité. Plutôt hétéroclite et polyvalent, il cherche avant tout l’expérience d’entrepreneur sans se focaliser sur un secteur d’activité. Il est ainsi passé, malgré son jeune âge de 26 ans, par plusieurs vies. Une première vie de salarié en gestion de patrimoine, qui l’a, disons-le franchement, plutôt rapidement ennuyée. Sa deuxième vie d’entrepreneur a alors débutée par une société de transport VTC avec plusieurs chauffeurs sous son aile et se poursuit désormais par l’acquisition de son bar. VTC puis gérant de bar, un grand écart que Valentin justifie ainsi : 

« Avec le covid et les confinements, ma société de VTC n’a pas tenu le coup. J’ai dû progressivement et très difficilement me séparer de mes chauffeurs puis liquider la société qui était en train de sombrer. Je suis revenu, pour mon plus grand malheur (rires), dans le monde du salariat en travaillant comme barman dans un établissement dans le 17ème. Mais ça m’a permis de me former à ce métier et quand j’ai vu l’opportunité à Saint Maur, je n’ai pas hésité ».

Les premiers pas d'entrepreneur

Tout nouveau, le bar vient d’ouvrir ses portes. Après la soirée d’inauguration, en compagnie d’amis et de curieux, l’heure était au premier bilan : un soulagement certain et les premières peurs.

« Très content d’avoir ouvert, j’attendais ça depuis longtemps. Je suis fatigué j’avoue, beaucoup de travail et pas mal de pression. Je viens de passer par toutes les démarches (permis d’exploitation, formation hygiène alimentaire) pour obtenir la licence de débit de boisson et honnêtement c’est pas la partie la plus sympa du job. Mais l’inauguration a vraiment été un soulagement et une super soirée ! Maintenant il n’y a plus qu’à voir ce que ça va donner. Je suis prêt et je serai avec 1 recrue (serveuse) à partir de lundi. Pour la carte on vend des boissons (licence 3 et 4 donc tous types d’alcools possibles) et quelques tapas froide car la cuisine n’est pas adaptée à la préparation de plat chaud. On a opté pour une carte simple : notre but est d’en faire un bar de quartier sympa et convivial où on vient prendre son café le matin et une petite bière après le travail. On doit faire 350€ par jour pour tenir le choc.»

Une erreur de débutant

« L’emplacement ». C’est clairement le seul mot que Valentin a à la bouche en faisant un premier bilan après un mois.

« On a sous-estimé l’emplacement. En réalité, je pensais qu’ouvrir un bar dans une rue assez passante et dans une ville surtout qui est quand même dynamique et avec pas mal de monde ça suffirait. Je me suis un peu planté là-dessus. On n’avait pas de concept de bar clair et vraiment original, on voulait juste ouvrir un bar sympa. Sauf que des bars sympas…y’en a partout et surtout dans les rues principales ou juste en bas des immeubles de bureau ou des sorties de transports. Nous on est un peu éloignés de tout ça. Ça avait ses avantages, on n’a pas payé très cher le fonds mais je pense qu’il va falloir qu’on se bouge en termes de communication, d’évènements… pour faire venir les gens. Aujourd’hui on n’est pas encore connus et on n’est pas rentrés dans les habitudes des gens du quartiers ».

Financièrement on en est où ?

L’entrepreneuriat est aussi une mise en danger : on quitte souvent un poste avec un salaire garanti pour se lancer dans une aventure qui peut ne pas donner les résultats attendus. Qu’en est-il pour Valentin, passé de barman salarié dans un établissement situé dans le 17ème arrondissement de Paris à gérant de son propre bar en proche banlieue parisienne ?

« On n’est pas en ligne pour l’instant. Très concrètement, pour faire face au remboursement du financement que j’ai obtenu et gérer l’activité (payer le salaire de ma serveuse, les matières premières et tous les petits soucis quotidiens), il faut que le bar fasse 350 € par jour  de chiffre. Clairement on n’y est pas. A part le gros weekend de l’inauguration où on a fait plus que ça, la semaine c’est très calme pour le moment. On a à partir du mercredi quelques groupes de personnes qui viennent prendre l’apéritif mais on s’en sort pour une ou deux bières chacun à 8€. Clairement on doit être entre la moitié et 2/3 de ce qu’on devrait avoir. Pour l’instant ce qui pêche c’est surtout la vente de tapas. Les petites planches de charcuterie ou autre qu’on propose ont du mal à trouver leur public. Je pense proposer peut être des petites choses plus originales qui ont une ‘meilleure image’, c’est vrai que la planche de charcuterie dans les bars, en tant que consommateur on a quand même un peu l’impression de se faire avoir ».

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